Au départ les élèves de CAP2 jardiniers paysagistes  devaient aller sur l'Aubrac mais le contexte sanitaire en a décidé autrement. L'Aubrac est  venu à nous et pour ce projet, initié et et encadré par Monsieur Pélissier, Madame Blaise et Monsieur Flotte, ce sont deux formateurs de l'ABPS (Association bâtisseurs en pierres sèches) qui sont venus transmettre leur savoir-faire aux élèves de l'EREA.

Réalisé dans le cadre du programme "Découverte des métiers"  proposé par la Région, ce projet a permis aux élèves de découvrir plusieurs techniques. On ne peut pas prendre n'importe quelle pierre explique un élève, il faut qu'elle s'ajuste aux autres et si, vraiment la pierre ne convient pas on la met de côté pour l'utiliser plus tard, à un endroit du mur.  L'intervention des formateurs de l'ABPS a permis aux élèves de découvrir plusieurs principes de construction dont certains, au nom bien particulier :

- éviter le coup de sabre, c'est se débrouiller pour que les espaces entre les pierres ne soient pas alignés, ce qui fragiliserait le mur,

- établir et respecter le fruit, à savoir donner une légère pente au mur pour qu'il soit plus solide que s'il était complètement  vertical,

 - de même, dans le cas d'un mur de soutènement, prévoir un retour du mur pour assurer sa stabilité.

Egalement financé par la Délégation Académique aux Actions Artistiques et Culturelles, ce projet a permis aux élèves de repérer l'articulation entre art et artisanat : le choix des couleurs de pierres contribue à l'esthétique des murs, également le choix de la grosseur la pierre. Comme lorsqu'on réalise un dallage en opus-incertum, explique un élève, il faut répartir les pierres en fonction de leur taille pour organiser une répartition harmonieuse. Appliquant ces conseils, les élèves ont édifié leur mur avec deux types de pierres, gneiss et calcaire.

Enfin, contribution à l'éducation au développement durable, les élèves ont été sensibilisés à l'idée que construire en pierres sèches, c'est  bien, mais en utilisant des pierres locales, c'est encore mieux : réinvention, à l'heure de la taxe carbone, de ce principe ancestral consistant à utiliser les pierres trouvées sur place.